En fouillant le web j’ai repéré un post qui risque de vous interpeller. Sa thématique est « l’automobile ».
Son titre saisissant (NVIDIA : le match des bêtes de calcul) en dit long.
L’éditorialiste (présenté sous le nom d’anonymat
) est positivement connu.
Il n’y a aucune raison de douter de la fiabilité de ces informations.
La date de parution est 2022-06-23 06:43:00.
Voici lle « papier » dont il s’agit :
Zapping Autonews Ferrari Roma Tailor Made (2022) : la supercar personnalisée en vidéo
Dans cette rubrique Connect, on vous a déjà parlé de Qualcomm, cette société qui multiplie les partenariats dans l’automobile (BMW, GM, Honda, Renault…) pour aider les constructeurs à rendre leurs véhicules ultra-connectés et de plus automatisés. Ses puces de la famille SnapDragon servent à faciliter l’utilisation de services connectés et à mettre à jour le logiciel (car to cloud), comme cela devient la tendance.
Elles se retrouvent notamment à bord des Volvo (où elles vont pouvoir gérer un affichage graphique dérivé des jeux vidéo, en prenant en charge le moteur Unreal Engine de l’éditeur EpicGames pour créer une ambiance photoréaliste à bord). Qualcomm développe également ce qu’il appelle le « digital chassis » pour prendre en charge l’automatisation de la conduite.
L’américain a été choisi par exemple par le groupe Stellantis pour intégrer sa technologie à bord des plateformes STLA Brain et SmartCockpit qui seront lancées sur les 14 marques à partir de 2024, avec un niveau 3 d’automatisation (sur une échelle qui va jusqu’à 5) et une connectivité 5G. Plus récemment, Cariad, la filiale de Volkswagen en charge des logiciels, a sélectionné sa puce SnapDragon Ride dans le cadre de la plateforme qui sera appliquée sur les véhicules du groupe allemand pour les rendre autonomes jusqu’à un niveau 4. Pour justifier ce choix, le Directeur Général de Cariad, Dirk Hilgenberg, explique que la voiture de demain sera « un ordinateur à hautes performances sur roues ».
NVIDA est aussi un acteur qui compte
On peut même dire qu’elle sera « un data center sur roues ». L’expression vient d’un français et il s’agit de Sébastien Ruffino, directeur pour le secteur automobile en Europe du Sud chez NVIDIA. Invité à s’exprimer dans le cadre d’une table ronde organisée le 17 juin par la FIEV (Fédération des industries des équipements pour véhicules), le concurrent de Qualcomm est venu expliquer à quel point la capacité de calcul est devenue un enjeu.
Pour avoir un chiffre en tête, il faut savoir par exemple que la plateforme Drive Orin de NVIDIA est capable de gérer 254 trillions d’opérations par seconde ! Un trillion, c’est juste un milliard de milliards… Cette bête de course a été adoptée par Mercedes, Hyundai, Volvo, ainsi que par des marques chinoises comme Nio et Xpeng. Elle va arriver aussi chez Lotus, qui appartient au groupe Geely. « La plateforme gère une douzaine de caméras, 9 radars, ainsi que les ultrasons et les lidars », explique Sébastien Ruffino. « La fusion de données est analysée par une vingtaine de réseaux neuronaux qui interprètent ce qui se passe autour du véhicule et vont aider à prendre la bonne décision pour le véhicule », souligne-t-il.
Une évolution de l’architecture
Le véhicule autonome est en train de provoquer une transition du hard vers le soft, autrement dit de l’équipement vers le logiciel (on parle d’ailleurs de plus en plus de voiture définie par le logiciel). Et pour cela, il faut être capable d’absorber des mises à jour et de traiter une quantité importante de données.
En ce sens, Tesla a montré la voie car il a dimensionné la puissance de calcul à bord de ses voitures, de façon à pouvoir les faire évoluer dans le temps avec de nouvelles fonctions. Et ces fonctions seront de plus en plus payantes. Stellantis, qui veut générer à terme 20 milliards d’euros à partir des logiciels, entend bien s’inspirer de cet exemple. C’est la raison pour laquelle l’industrie automobile court aujourd’hui après les deux acteurs qui sont capables de leur offrir des puissances de calcul affolantes.
Qualcomm met en avant des puces haute performance et la prise en charge de toutes les communications possibles (5G, Wi-Fi, Bluetooth, Ethernet, V2X). La spécialité de NVIDIA est le GPU, un processeur graphique développé initialement pour le jeu vidéo. Il en développe une nouvelle génération tous les deux ans. La prochaine permettra au passage de dialoguer avec la voiture comme avec un être humain. Une évolution qui peut étonner, mais qui sera sans doute naturelle pour ceux qui sont nés avec le digital et qui sont par ailleurs familiarisés avec d’autres rupture comme le métavers.
En tout cas, le chef d’orchestre de la voiture sera un ordinateur à haute capacité (HPC), avec une énorme puissance de calcul pour traiter les informations qui vont arriver de partout (capteurs, Wi-Fi, 5G, Internet des objets).
Des acteurs prêts pour le robot-taxi
Le match entre Qualcomm et NVIDIA se prolonge évidemment dans l’univers des robots-taxis. Ces derniers se développent aux Etats-Unis et en Chine, l’Europe commençant tout juste à les expérimenter (Munich et bientôt Paris).
Si Qualcomm reste discret sur le sujet, NVIDIA fait était de partenariats avec Cruise (Géneral Motors), Zoox (Amazon), ou encore Didi (l’Uber chinois). « Nous sommes présents dans l’architecture de 80 % des robots-taxis », affirme Sébastien Ruffino. Lequel estime qu’il faut considérer la mobilité dans sa globalité, et qu’en matière d’automatisation de la conduite, « le train a quitté la gare ».
Si Qualcomm est depuis plus de 20 ans dans l’automobile, NVIDIA s’est fait une place plus tardivement. Mais, il accélère fort. Alors qu’elle vient de développer une nouvelle plate-forme Drive Hyperion, qui prendra place dans les voitures à l’horizon 2026, la société californienne compte se lancer dans les cartes pour véhicules autonomes. Sous le nom de Drive Map, ce système de carte évolutif ne couvrira pas moins de 500 000 km de routes à travers le monde d’ici 2024. Le fabricant de processeurs vient marcher sur les plates-bandes d’acteurs bien installés comme HERE et TomTom.
Pour résumer
Pour rendre le véhicule plus intelligent et pour lui permettre un jour d’être autonome, les constructeurs ne se tournent pas vers Apple ou Google. Ils vont chercher de la capacité de calcul chez les deux ténors américains que sont Qualcomm et NVIDIA.
Bibliographie :
À travers l’Inde en automobile/43,Ouvrage .
Fonctionnement d’un ordinateur/Les architectures tolérantes aux pannes,A voir et à lire. .
Les sports de la neige/5,Le livre .
Vice Caché Automobile : Les Pièges à Eviter,(la couverture) .