Regardez cet éditorial : Sarthe. Le « négociant automobile » prétendait avoir été « agressé » pour arnaquer ses clients

Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné ce jeudi 9 novembre 2023 un ancien « négociant automobile » d’Allonnes (Sarthe) qui avait fait croire à deux de ses clients qu’il avait été « agressé » pour ne pas leur remettre les voitures qu’ils lui avaient achetées.

Le 1er octobre 2019, un homme lui avait ainsi vendu « sa vieille voiture » pour 12.000 €. Il lui avait, par ailleurs, versé 1.500 € supplémentaires pour acquérir « une Mercedes » que le prévenu devait aller chercher dans un garage à Aalter (Belgique).

Mais le « négociant automobile » n’était jamais revenu vers lui et ne lui avait jamais rendu son argent.

Il raconte avoir été agressé

Après le dépôt de plainte du client, le prévenu s’était finalement réveillé en certifiant avoir été « agressé » dans le garage belge par un homme qui lui aurait « arraché » des mains la clé et la carte grise du véhicule pour lequel il venait pourtant de lui verser « 13.500 € en espèces ». Il avait assuré au passage avoir déposé plainte pour cette supposée « agression ». 

Près d’un an plus tard, en août 2020, un autre client avait également souhaité, à son tour, acquérir un véhicule auprès de lui.

Il lui avait alors versé 16.700 €. Mais lui non plus n’avait jamais eu de nouvelles, ni revu son argent.

« Il ment avec un aplomb incroyable »

À nouveau entendu par la gendarmerie, le « commerçant » avait expliqué qu’il avait, une nouvelle fois, été « agressé » en Belgique.

Mais cette fois-ci, « à l’arme blanche » et par « trois individus ». « Je n’ai pas recontacté mon client car je ne savais pas quoi lui dire », s’était-il justifié. 

Reconverti dans le menuiserie

À la barre, il a fermement nié ce jeudi 9 novembre 2023 tout « abus de confiance », assurant « être une victime de ce complot ».

Reconverti dans la menuiserie, il certifie n’avoir « jamais eu l’intention de détourner l’argent de mes clients ».

Son avocat avait d’ailleurs plaidé une relaxe totale, puisqu’il n’y avait « aucune preuve dans ce dossier ».

Mais l’avocate des parties civiles n’a pas été convaincue par cet homme qui « avait tout pour inspirer confiance » mais qui mentait « avec un aplomb incroyable ». « Il n’y a que lui qui croit ce qu’il raconte », a-t-elle assuré.

« Plus un escroc qu’un véritable négociant »

Le procureur de la République, de son côté, a dénoncé les « versions abracadabrantes » du prévenu, qu’il décrit « plus comme un escroc que comme un véritable négociant ». Ce « bonimenteur » avait mis en place des « scénarios invérifiables ».

Il s’est d’ailleurs demandé pourquoi il serait retourné en Belgique « alors qu’il n’avait aucune nouvelle de sa première plainte »…

Déjà condamné

L’homme était par ailleurs déjà connu de la justice pour des faits de la même nature : à quatre reprises, entre 2006 et 2017, il avait été condamné pour escroquerie, contrefaçon de chèques ou encore abus de confiance. 

En état de récidive légale suite à sa dernière condamnation en 2017, il a finalement été condamné à neuf mois de prison avec sursis probatoire. Cela l’obligera à rembourser 13.500 € à la première victime et 16.700 € à la seconde.

Ce dernier touchera aussi 200 € supplémentaires au titre de son « préjudice moral ».

MJ (PressPepper)

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