Que retenir de ce texte : Des lycéens de Lamballe restaurent une Jeep de la Seconde Guerre mondiale

C’est leur projet pour le baccalauréat. Depuis septembre 2022, les douze élèves de la section maintenance véhicules transports routiers de première année, au lycée Henri-Avril, à Lamballe (Côtes-d’Armor), remettent en l’état une Jeep baptisée Lucky. Un travail de longue haleine qui va les accompagner jusqu’à leur examen final. 

Démonter et réparer

Encadrés par leurs professeurs, ils démontent et réparent ce véhicule datant de la Guerre 39-45, plusieurs fois par semaine. L’occasion pour eux de découvrir un système ancien de mécanique. « C’est plus passionnant de bosser sur ce genre de voiture que sur celles d’aujourd’hui. À l’époque, il n’y avait pas toute l’électronique », reconnait Gweltaz, 16 ans. « Nous l’avons dans un premier temps démontée, puis on a vérifié et trié les pièces en bon état. Après, il faudra la réparer », détaille Hugo, 16 ans.

Un travail méticuleux qui donne également l’occasion d’apprendre l’Histoire autrement. « À travers cet exercice, les lycéens apprennent l’Histoire, mais également l’Anglais. Par exemple, les notices sont en anglais, donc ils apprennent du vocabulaire. C’est très formateur pour eux », souligne Sylvain Goaster, professeur en maintenance des véhicules qui pilote le projet des élèves avec Émilie Le Gall, enseignante en lettres-histoire.

Sortie d’usine en 1944

Depuis trente ans, Lucky occupe une place au musée de la Résistance de Saint-Marcel (Morbihan) 360 000 exemplaires de ce véhicule 4×4 ont été fabriqués pendant la Seconde Guerre mondiale, dont la plupart sont restés en Europe libérée. « Grâce à son numéro d’identification, on a découvert que le véhicule est sorti de l’usine le 23 avril 1944. Il a probablement participé au Débarquement », relate Guillal, 16 ans. 

Sur les réseaux sociaux, cette aventure se raconte. Lucky dispose de son propre compte Twitter et Facebook, tel un journal de bord pour les lycéens. Ils y racontent que Lucky a été assemblée à l’usine Willys Overland compagny, à Toledo, dans l’état de l’Ohio aux États-Unis. Après la guerre, le véhicule a participé à la reconstruction du pays. Il a été utilisé pour des travaux agricoles, puis par des pompiers, détaillent-ils. « Des indices apparaissent encore sur la carrosserie. On a retrouvé plusieurs taches de peinture. Du vert kaki en référence à son utilisation militaire, du jaune pour les travaux agricoles », précise Sylvain Goaster.

Ces futurs mécaniciens ont également effectué une campagne de communication pour faire connaitre leur projet. Affiches, flyers, courriels… Chacun a contribué à l’élaboration de tous les supports. « Ça nous a demandé beaucoup de temps, entre la réalisation, les corrections et la validation, mais c’était très intéressant », assurent-ils. 

À la fin de sa restauration, le véhicule retournera au musée de la Résistance et permettra aux visiteurs de découvrir le maquis de Saint-Marcel, qui servait à recevoir des parachutages d’armes pour les résistants. « Le but de ce projet n’est pas que la Jeep démarre, il faut qu’elle soit vraiment remise en état », ajoute l’enseignant. 

Un appel aux dons

Les lycéens lancent un appel aux dons pour financer l’achat de pièces mécaniques. « Nous avons ouvert une cagnotte en ligne, lance Gweltaz. Et si des collectionneurs ont des pièces éventuellement à nous donner, on est preneur. »

Ces jeunes espèrent récolter 5 000 € d’ici février 2023. « Ce genre de pièces anciennes n’est pas difficile à trouver. En revanche, elles ont un coût assez important », justifie le professeur.

En atteignant les 2 500 € d’aides, ces jeunes pourront décaper le châssis par sablage, de réviser les ponts avant et arrière et de les rebrider avec des lames de suspension restaurées. Avec 5 000 €, ils pourront également rénover le moteur go-devil dans les règles de l’art : segmentation, coussinets de ligne d’arbre, pose de sièges de soupapes rapportés.

Pour leur venir en aide, les contributeurs peuvent se rendre sur la plateforme : trousseaprojets.fr/projet/4748-il-faut-sauver-lucky-acte-1Pour plus d’informations : Lucky JeepWillys sur Facebook et @LuckyJeepWillys sur Twitter

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