Dans le cadre de notre devoir de vous alerter, nous publions ci-dessous un éditorial vu sur internet aujourd’hui. Le sujet est «l’automobile».
Son titre saisissant (pourquoi la voiture électrique double le diesel) parle de lui-même.
L’écrivain (identifié sous le nom d’anonymat
) est connu et fiable.
Texte original mentionné :
Au mois de juin, en Europe, les ventes de voitures électriques ont dépassé celles des diesels. Selon François Roudier, porte-parole de la plateforme française de l’automobile, le constructeur américain Tesla, les nombreux nouveaux modèles et les primes expliquent ce renversement.
L’électrique devant le diesel. En Europe, au mois de juin, 15,1 % des véhicules neufs immatriculés sur le Vieux Continent étaient équipés d’un moteur électrique, contre 13,4 % de diesel, selon les statistiques communiquées par l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA). « On a une bascule, souligne François Roudier, porte-parole de la plateforme française de l’automobile, dans ‘Apolline Matin’ ce jeudi sur RMC et RMC Story. En France, on l’a eue depuis janvier parce qu’on est systématique au-dessus pour l’électrique par rapport au diesel. Il y a une baisse du diesel parce qu’il y a moins de véhicules produits par les constructeurs, donc moins d’offres, et une montée de l’électrique parce qu’on voit un nouveau modèle qui arrive sur le marché toutes les semaines quasiment. »
Si les voitures électriques ont la cote, c’est pour « beaucoup de raisons » selon ce spécialiste du marché automobile. Dont les baisses de prix très importantes sur les modèles Tesla, notamment la Y, qui est devenue la voiture la plus vendue en Europe au premier semestre, toutes motorisations confondues, après avoir déjà été la voiture la plus vendue dans le monde au premier trimestre. « C’est monté très vite parce qu’on a eu une offre considérable de la part des grands de l’automobile et il ne faut pas oublier l’effet Tesla, explique François Roudier. Tesla, c’est la huitième voiture la plus vendue en France, ce qui est phénoménal. Son prix connait un certain yo-yo, parce que monsieur Musk a tendance à baisser le prix pour casser la concurrence chinoise. »
« Tesla, c’est intéressant aussi parce que c’est la négation directe de ce que nous disait les sociologues sur la fin du statut social de la voiture, ajoute le porte-parole de la plateforme française de l’automobile. Mais non, beaucoup de clients ont pris des Tesla parce que c’est un statut social, ‘je m’affiche avec une belle voiture électrique, je sauve la planète’. » Mais il n’y a pas que l’Américain qui en profite. « Dans les voitures qui se vendent bien actuellement, vous avez la Tesla et la Dacia Spring qui sont fabriquées en Chine, mais vous avez la Mégane de Peugeot et la e-208 de Peugeot aussi. La Mégane est fabriquée en France, la e-208 plutôt entre l’Europe de l’Est et l’Espagne. »
« La disponibilité des recharges sur l’autoroute, c’est impressionnant »
Des clients qui bénéficient de bonus élevés en choisissant une voiture électrique (5.000 euros si le tarif est inférieur à 47.000 euros). Forcément, l’argument économique séduit toujours à l’heure actuelle, mais l’avenir de ces primes, plus concentrées sur l’origine européenne de fabrication, est incertain. « Le bonus a permis de diminuer le prix de ces voitures qui restent chères, parce qu’on est encore sur des technologies de batterie coûteuses, indique François Roudier. Cela diminuera progressivement au fil des inventions. On est sur un marché qui est encore très fragile. Actuellement, nos amis allemands sont très inquiets parce que les primes de l’Etat vont s’arrêter en septembre. Là, on a très peur qu’il y ait un arrêt complet du marché électrique. »
Au quotidien, les propriétaires de voitures électriques peuvent aussi se rendre compte que les craintes sur la recharge s’éloignent de plus en plus. « Cela a beaucoup avancé, assure François Roudier. Lorsqu’on voit la disponibilité des recharges sur l’autoroute, c’est impressionnant. J’ai fait l’est et le centre de la France en autoroute, quasiment toutes les stations-service ont maintenant des bornes, et nombreuses. Certaines ne marchent pas, c’est encore un problème. On a aussi maintenant toutes ces bornes dans les supermarchés, donc on peut recharger. Il ne faut pas attendre d’avoir la batterie vide. Il y a beaucoup d’applications qui vous permettent de voir où sont les bornes électriques. Dans les congestions de départs en vacances, on aura peut-être des soucis. Et l’étape d’après va être plus compliquée pour irriguer tout le réseau français. Lorsque vous êtes en zone rurale ou loin du supermarché, ça devient plus problématique parce que vous avez non seulement besoin de la borne mais aussi, derrière, d’un investissement dans le réseau électrique pour amener ce courant à la borne. »
Plus largement, la fin des voitures thermiques décidée en Europe pour 2035 parait désormais réalisable. « Il ne faut pas oublier que le diesel reste majoritaire pour les véhicules utilitaires, analyse François Roudier. L’alternative électrique ou hydrogène reste encore très coûteuse. Ce qu’on voit, c’est que le diesel diminue pour les particuliers, parce qu’il y a moins d’intérêt des clients et qu’il n’y a plus d’offres. Le diesel, ça va rester la voiture très utile pour les gens qui vont beaucoup rouler, faire Paris-Marseille trois fois par semaine. On est sur des fins de catalogue de voitures thermiques en 2030, cinq ans avant. Cet objectif est atteignable par les constructeurs. Après, il va falloir voir si tous les clients acceptent d’avoir des voitures électriques selon leur utilisation. Dans l’automobile, il ne faut jamais oublier que le grand patron, c’est le client. »
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