Dernière actu toute fraiche : Après l’accident de Florian Sandira : un avenir en pointillés

Notre équipe vient de lire ce papier sur la thématique « l’automobile ». Avec régal nous vous en livrons le plus marquant dans cette publication.

Son titre suggestif (Après l’accident de Florian Sandira : un avenir en pointillés) condense tout l’article.

Annoncé sous la signature «d’anonymat
», le rédacteur est connu et fiable.

La date de parution est 2023-06-26 22:31:00.

Entre 2000 et 2019, le parc automobile réunionnais a connu une croissance de 91% selon une étude publiée par l’IEDOM en avril 2022. En ce début d’année 2023, le nombre de véhicules approchent désormais la barre des 500 000 unités engendrant une densification de la circulation et un engorgement exponentiel du réseau routier. 

Entre les bouchons et les ralentissements, les cyclistes ont de plus en plus de difficulté à se frayer un passage et les sorties dominicales ressemblent souvent à des parcours du combattant. « On prend des risques toute la semaine lorsque l’on s’entraîne, commente Fabien Taocali, le coureur du Vélo Club de l’Est. Il faut au moins que l’on ait la garantie de pouvoir rouler en sécurité le week-end ».  En ce sens, l’accident de Florian Sandira sur le championnat de la Réunion ce dimanche (voir notre édition de lundi) a réveillé une peur enfouie au sein du peloton. 

Si les accidents très graves restent relativement rares en compétition, les accrochages plus ou moins violents n’en demeurent pas moins nombreux. Sur ces 18 derniers mois, une chute impliquant 12 cyclistes a conduit deux d’entre eux à l’hôpital sur le Grand Prix de Saint-Paul en mars dernier tandis qu’un coureur était entré en collision avec une voiture sur une épreuve de l’Etoile de l’Océan indien à Sainte-Anne l’an passé. « Il ne faut pas oublier que le vélo reste par essence un sport à risque et le décès de Gino Mäder sur le Tour de Suisse est là pour en témoigner, souligne Anthony Chéfiare, l’entraîneur régional. Maintenant, on assiste depuis une décennie à une augmentation des incivilités sur la route et à l’impatience des automobilistes. Cet accident survenu dimanche est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ».

Dans 2-3 ans, ce sera fini »

Elle a également rappelé aux compétiteurs que les mesures mises en place par l’organisation (signaleurs, voitures ouvreuses, motos…) ne pouvaient garantir à elles seules leur sécurité sur route ouverte. « Tout le monde va vouloir mettre en défaut la sécurisation, anticipait Michel Bénard peu après l’accident. Mais je n’ai aucun souci, tout a été mis en œuvre sur cette épreuve. Malheureusement, il y a des paramètres que l’on ne peut contrôler comme les erreurs d’inattention que ce soit celle des coureurs ou des autres usagers de la route »

Architecte du Tour de l’île cycliste, le président de l’association Anim’Services est l’un des plus gros organisateurs d’épreuves de l’île, mais ce nouvel incident pourrait éroder un peu plus l’implication et l’investissement du dirigeant. « Ceux qui donnent des leçons sont généralement ceux qui n’ont jamais organisé de course, commente Anthony Chéfiare. Au lieu de se tirer dans les pattes, tout le monde devrait mettre ses moyens en commun. A l’époque, je disais qu’il n’y aurait plus de cyclisme sur route en 2030, mais si la dynamique ne change pas dans 2-3 ans, ce sera fini »

Pour préserver les compétitions tout en assurant une sécurité optimale, les alternatives ne sont toutefois pas légion alors que miser exclusivement sur une évolution des comportements routiers reviendrait à se tirer une balle dans le pied. La solution devrait de fait passer par l’organisation d’épreuves sur routes fermées, elles pourraient bientôt être amenées à devenir la norme.

Sur circuit fermé

Si le GP du Port propose un circuit fermé au même titre que le Grand Prix Réunicycle inauguré cette année par Michel Bénard ou encore le Grand Prix du VCSD organisé le week-end prochain par le club de la capitale, ces courses restent relativement marginales dans le calendrier de part leur complexité à préparer et à organiser. « Avec les courses dans les ZAC qui permettent de rester en marge du trafic, ce seront les seules épreuves possibles d’organiser en relative sécurité, relate Anthony Chéfiare. Mais pour les routes fermées, cela ne pourra se faire que si les autorités jouent le jeu et que les communes et la préfecture nous épaulent dans cette démarche en délivrant les autorisations nécessaires »

Avec de telles organisations à charge et leur impact sur le trafic routier, le calendrier régional se retrouverait toutefois allégé à l’image du rallye (seulement cinq sont organisées à l’année sur la voie publique, N.D.L.R.). Sur les 30 épreuves au planning annuel, près de la moitié pourraient ainsi disparaitres. « Pour l’heure, il y a un climat d’angoisse qui s’est installé et les organisateurs commencent déjà à avoir peur d’organiser sur routes ouvertes, ajoute le technicien dionysien. Tout le monde réagit à chaud mais si cette crainte s’installe durablement, on pourra faire une croix sur les courses en ligne cette saison. Quant à dire ce que peut nous réserver 2024, je ne préfère pas y penser ».

Christopher Mermet


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